21 févr. 2010

Fnac Grenoble : mouvement de grève pour un cadre

La rue Félix-Poulat à Grenoble, le samedi, c'est toujours un peu la même chose. Des passants pressés, des messieurs et dames qui viennent dépenser, des associations qui viennent militer, parfois des musiciens qui viennent jouer. Sauf que ce 20 février, c'était jour de grève à la Fnac Victor-Hugo et que ça, c'est autrement plus rare. Devant l'entrée, la cinquantaine de grévistes avait installé un drap sur lequel on pouvait lire "Non à la déshumanisation de l'entreprise, salariés en grève". Et au sommet des marches qui descendent jusqu'aux portes du magasin, plusieurs d'entre eux distribuaient des tracts. Des petites feuilles évoquant "le climat de suspicion (...) qui règne depuis quelques mois dans le magasin". En ligne de mire des "procédures de sortie du personnel lourdes, voire ridicules", des "caméras installés dans les couloirs sous prétexte qu'il faut surveiller tous les accès à l'établissement, même ceux protégés par un code", ou encore des "rondes de surveillance quotidiennes dans les stocks et le SAV".Mais ce qui a conduit les grévistes dans la rue, c'est la "mise en disponibilité d'un responsable de département du magasin" pour "non-respect de procédure". "Nous ne sommes pas des voleurs, et nous ne sommes pas des produits jetables !" peut-on encore lire sur le tract. Des "voleurs" ? L'histoire paraît complexe. Selon un des grévistes, le cadre au centre de cette histoire aurait été suspendu pour une histoire de... bouteilles de champagne. Des inquiétudes et du flou"En fin d'année, chaque responsable de département reçoit un carton avec six bouteilles de champagne, pour célébrer les fêtes avec ses vendeurs. Ce cadre est venu avec trois bouteilles qui lui appartenait en plus et est finalement reparti avec trois bouteilles du carton". Serait-ce là la raison de sa mise en disponibilité de dix jours prononcée début février ? C'est ce qu'affirme le tract des grévistes, sur lequel on lit qu'on a laissé l'intéressé "sous pression pendant dix jours dans l'ignorance de la "faute" qu'il aurait commise". Mais ceci n'est pas confirmé par la direction, qui explique qu'elle "ne peut s'exprimer alors qu'une procédure est en cours".De fait, les grévistes reconnaissent que le responsable de département au centre de l'histoire n'a jamais été formellement accusé de vol. Et si certains redoutent aujourd'hui son licenciement, la direction n'a pas dit non plus qu'elle allait choisir cette option. Selon nos informations, elle pourrait statuer sur cette affaire dans les prochains jours. De leur côté, les grévistes réclament que le cadre concerné réintègre son poste sans être sanctionné : "cet homme est très apprécié des employés. C'est rare que des salariés fasse grève pour un cadre... mais là, c'est pour une très bonne raison". Affaire à suivre.

Source : http://www.grenews.com