12 sept. 2012

REPONSE AU PRESIDENT






En guise de réponse à l'interview faite par le Président de la République dimanche soir sur TF1 , voici notre réponse sous la forme d'un extrait de l' excellente interview donné par le Prix Noble d'Economie
Joseph STIGLITZ : tout est dit !!!


« L'Humanité » : comment expliquer l'acharnement à imposer des politiques d'austérité un peu partout alors qu'ils sont injustifiables économiquement ».
Joseph Stiglitz : « c'est pour moi un véritable mystère. Nous avons expérimenté de telles politiques d'austérité des dizaines de fois et, à chaque fois, cela a été un échec. En 1929 cela a été le cas avec le président des États-Unis Herbert Hoover qui a transformé l'effondrement de la bourse en une grande dépression. Plus récemment, le FMI a fait pareil dans le Sud-Est asiatique et en Argentine et cela a été un désastre. La plupart des pays européens qui ont engagé politique d'austérité sont maintenant en récession ; l’Espagne, la Grèce sont en dépression. Compte tenu toutes ces expériences, la possibilité pour les politiques d'austérité de réussir parait minime. La plus forte probabilité est que l'économie cesse de croitre, les recettes fiscales cessent d'augmenter, les dépenses sociales et le chômage continuent d’augmenter et que au final, les améliorations budgétaires espérées ne soient pas au rendez-vous ».

« L’Humanité »: suffit-t-il qu'il y ait un bon état pour sortir de la crise ? »
Joseph Stiglitz: « c'est complexe, car, qu'entendez-vous par un « bon état » ? On peut avoir un État bien intentionné qui ne comprend rien à l'économie ou qui croit que l'austérité ça fonctionne. Mais s'il met en œuvre une politique d'austérité, aussi bien intentionnée soit-il, il est probable que le résultat ne sera pas bon. D'un autre côté, si vous avez un État qui reflète l'intérêt des banquiers, on peut être certain qu'il sera incapable de sortir de la crise d'une manière qui serait profitable à la plupart