A quelques jours de l'ouverture des NAO sur Relais, il est interessant de lire le dernier éditorial, paru dans FO Hebdo, de JC Mailly, Secrétaire Général de notre Organisation Syndicale :
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, n’en rate pas une. Il a, la semaine dernière, qualifié de bêtise les augmentations de salaires.
Selon M. Trichet, pour vivre heureux vivons pauvres. Partisan de la plus grande orthodoxie libérale, le président de la Banque centrale européenne appelle les salariés à se serrer la ceinture dans l’hypothétique espoir que ça ira mieux demain. Il est beaucoup moins choqué par les bonus ou les résultats mirifiques des grandes entreprises.
À sa décharge, les traités européens fixent comme rôle quasi exclusif à la BCE de lutter contre l’inflation, y compris quand il n’y en a pas.
Ce qu’il dit craindre, c’est ce qu’il appelle l’inflation de second tour: les prix augmentent, donc les salaires augmentent pour compenser l’inflation.
Au contraire, nous sommes, nous, demandeurs d’augmentations de salaires (nécessité sociale et économique), de réglementation au niveau financier et bancaire, d’une grande réforme fiscale, d’une modification des orientations et priorités sur le plan européen.
Les pouvoirs publics français ont timidement expliqué qu’ils n’étaient pas d’accord avec M. Trichet. Mais dans les faits, qu’il s’agisse du SMIC ou des salaires dans le public, ils suivent ses recommandations.
Les dogmes économiques ont la vie dure et la peur des marchés financiers est toujours grande.
Il est plus que temps que les gouvernements sortent de leur rang de sous-traitants du capitalisme financier.
Il appartient aux travailleurs de les y amener. En la matière la question des salaires est essentielle, car elle est une des conditions indispensables pour une autre répartition des richesses.
Comme le dit la formule mise en exergue au fronton de la Confédération, avenue du Maine: «Augmenter les salaires crée de l’emploi».
L’économie n’étant pas une science exacte, seule la politique économique a un sens et celle-ci n’échappe pas à la confrontation des intérêts.