Vendredi 13 janvier, l’annonce d’un vaste plan de restructuration est tombé : exit les filières administratives avec 310 suppressions de poste à la clé (101 sur Fnac SA, 164 sur Relais et 45 sur Codirep). Le tout, facturé à hauteur de 80 millions d’euros … Passé la violence de l’annonce, un certain nombre de questions restent posées, tant les explications données reposent essentiellement sur la faute des « autres ». Car si nous ne contestons pas le contexte actuel de crise économique et la montée en puissance des concurrents numériques, il n’est pas acceptable que la Direction se dédouane au final de ses propres responsabilités.
- quelle a été la politique commerciale alternative et continue menée depuis 5 ans en magasins afin de continuer d’être l’enseigne référence de la distribution culturelle ?
- quel a été le niveau d’investissement nécessaire et souhaité pour rendre plus attractifs des magasins devenus vieillissant et donc décalé vis-à-vis de concurrents plus réactifs ? Nous ne parlons pas des cloches musicales ou des toboggans galactiques aperçus lors de shows surréalistes mais de nouvelles configurations commerciales d’accueil des clients ou plutôt des familles …
- quelle politique sociale dans les magasins ? Quand se généralise une démotivation professionnelle doublée d’une tension permanente issue de pratiques managériale régressives … Uniformisation des métiers, centralisation des tâches, évaluation de tout et de rien, langue de bois sociale quand le malaise gronde …
La disparition de la filière RH constitue un cas d’école puisque pour être plus proche du terrain, la Direction élimine le seul lien humain qui restait. Un peu comme les hôpitaux ou tribunaux que l’on ferme pour être soi disant plus « opérationnel » !!! On se moque de qui ? Ceux qui resteront, les cadres survivants et les salariés en besoins, apprécieront !
- et que penser de la stratégie commerciale de l’actionnaire qui malgré des difficultés croissantes continue gentiment de se rémunérer copieusement quand le plus grand nombre se serre la ceinture ? Une prime de 200 euros quand PPR engrange 965 millions d’euros de bénéfice en 2010 et des dividendes qui représentent, depuis 4 ans, plus de 7 fois les économies du plan de restructuration annoncé.
- pourquoi attendre d’être en difficultés pour renégocier des contrats locatifs aujourd’hui exorbitants en centre ville ?
Pour toutes ces questions restées sans réponses, des salariés vont donc quitter l’entreprise. Monsieur Bompard parle d’accompagnement « exemplaire » : plus que des mots, ce seront les moyens financiers mis sur la table qui doivent être à la hauteur quand on travaille dans un groupe prospère ! Et dans ce cadre le syndicat FO de Relais restera aussi exigeant que vigilant