25 mai 2015

Alexandre Bompard et les Bisounours

[D'après un tract de la section FO à la Fnac d'Annecy]

Nous vivons une époque formidable : de celles où chaque loi, chaque amendement sénatorial fait l’objet d’un véritable débat démocratique, plutôt que d’être voté en douce entre le fromage et le dessert ; de celles où la parole d’un dirigeant d’entreprise est gravée dans le marbre, dans un souci permanent de mieux être pour ses salariés chéris.

Mais bien sûr... Dans son prochain communiqué, la Direction nationale de la Fnac a prévu plein de petits arc-en-ciel, avec des p’tits cœurs et des p’tits anges tout nu. ... Et si on parlait sérieusement ?


« Cette loi ne passera jamais ! »
FAUX : L’amendement qui nous concerne est passé au Sénat comme une lettre à la poste. Pourquoi en serait-il autrement lors de la future commission mixte paritaire entre les deux assemblées ? Sauf… si notre mobilisation est suffisamment importante.

« La Fnac n’ouvrira pas 52 dimanche par an ! »
VRAI : En tout cas, pas dans l’immédiat. Mais si la possibilité existe, à terme, pourquoi s’en priver ? Admettons que Cultura et/ou Décitre décident d’ouvrir 52 dimanche par an. D’après vous, que fera la Fnac ? « Ha ben tant pis, on a promis… » ?

« Les dimanche seront mieux payés ! »
MOUAIS : C'est-à-dire ? Et là encore, pour combien de temps ? Six mois, un an ? Il n’y a pas d’obligation. La direction actuelle peut donner sa parole. Et la suivante ?

« C’est du volontariat ! »
FAUX : Ce serait le cas si notre niveau de salaire, et nos contrats à temps partiel, ne rendaient pas l’idée d’une journée mieux payée si alléchante. Et que dire du chantage au planning, aux congés, à l’avancement ? Ce n’est pas le genre de votre direction de magasin ? C’est tout à son honneur. Et la suivante ? Et d’après-vous, les candidats à l’embauche auront-ils le choix ?

« La Fnac va embaucher ! »
VRAI : Sans doute, dans un premier temps, avec quelques contrats étudiant pour absorber le choc et ménager les troupes. Comme ce fut le cas dans d’autres magasins ouverts le dimanche, avec des salariés jetables peu ou pas formés et une qualité d’accueil en dessous du niveau de la mer. Et puis l’avantage avec ce type de salarié, c’est qu’on s’en débarrasse facilement…

« Je suis protégé par ma convention collective, mes accords d’entreprise, et mon contrat de travail ! »
FAUX : C’est une des prouesses de la Loi Macron. Permettre aux entreprises de déroger à leur convention collective. Permettre également le retour du contrat de gré à gré : c'est-à-dire de pouvoir déroger au Code du Travail, tant que vous êtes suffisamment sous pression pour signer. Et puis, d’autres combines existent : comme une disposition de l’ANI datant de 2013, permettant de virer comme un malpropre un salarié refusant une mutation, même en l’absence de clause dans votre contrat de travail. Un exemple parmi des dizaines d’autres, dont la liste exhaustive est disponible aux prud’hommes du coin !


Repos dominical - FEC FO par KAMELHOT

Aujourd’hui, nous faisons face à un choix de société : souhaitons-nous passer nos dimanche au travail ?
Si la réponse est non, alors il nous reste le rapport de force. Mobilisons-nous !


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- Voir aussi : Offensive sur les Dimanches : l'amendement Bompard