22 avr. 2016

inFO CCE 29 Janvier 2016

LA BONNE RÉSOLUTION - n°13
Compte-rendu (non exhaustif) du CCE du 29 janvier 2016
  • Information en vue d'une consultation sur le projet d'accord portant sur le travail dominical et le travail en soirée

Les publireportages sont loin de répondre à toutes les questions que ce profond bouleversement de la banalisation du travail du dimanche suscite. 

Dès le préambule de l'accord, la question essentielle des conditions de travail est la grande oubliée.

L'accord RTT sur Relais prévoit déjà l'organisation du travail du dimanche et précise les deux jours de RH dont un accolé au dimanche.

«A la carte», telle serait la philosophie de la Fnac déclarant ne pas vouloir ouvrir partout à tout prix, intention qu'elle n'a pas souhaité figer dans le marbre d'un accord. Sur l'accord RTT Relais, les négociateurs n'avaient pas prévu de se servir au bon vouloir des articles.

Dans le cadre du travail régulier (plus de 12 dimanches), la notion de repos compensateur du dimanche ( RCD) disparaît.
Le dimanche devient, et le terme écorche les bouches des RH, un jour normal, les plannings sont prévus sur 5 jours (et non sur 6 comme actuellement). Amis ou profanes de l'arithmétique, le calcul est simple.
Sur 6 jours, y'a pas photo au niveau de l’intérêt pécuniaire!



LE VOLONTARIAT
Lorsqu'on connait la vraie vie des magasins, le dispositif sur le volontariat risque d'être réduit à des clauses littéraires ne correspondant qu'à une très virtuelle réalité. Avec la spécificité de certains métiers (SAV par exemple), la spontanéité du volontariat risque d'être faussée. Ce volontariat est la future monnaie de troc qui s'échangera sous le manteau. La direction s'est lancée dans une improbable répartition égalitaire du volontariat. En gros, pour obtenir, les fameux dimanches majorés à 200% (P3), pour en espérer 5, il faudra en demander 7 avec le risque d'en faire 7. Pour des dimanches en P3, la tentation de monnayer en douce quelques dimanches sur les deux périodes les moins intéressantes font partie des possibles dommages collatéraux. Le fameux schmilblick Excel reste une bête curieuse dont on aimerait bien voir le museau. Le nombre d'ouvertures pouvant étant fluctuant sur une année, le rétro-pédalage du schmilblick reste une énigme. La répartition égalitaire est annoncée sur un service. Et à l'échelle du magasin?
A l'embauche, difficile d'imaginer un postulant se déclarer non volontaire pour ne pas bosser le dimanche. Des salariés vont être engagés pour travailler spécifiquement sur cette journée. Pour éviter d'aborder les questions qui gênent, l'accord ne prévoit rien sur le parcours de formation et d'intégration pourtant nécessaire de ces travailleurs du dimanche. Malgré ce silence, la question du volontariat à deux vitesses demeure. Etre volontaire mais à quoi?
L'accord prévoit une possible réduction de la voilure en cours d'exercice. . Pas besoin d'avoir la bosse des maths pour faire la différence entre un dimanche majoré de 100% avec 5 heures au planning contre un autre rémunéré à l'identique de 8H00. Si on se fie aux calendriers de recueil de volontariat, il faudra beaucoup d'agilité tant prônée en haut lieu pour satisfaire les délais. Les nombreuses sollicitations orales du manager ne risquent-ils pas de fausser le volontariat ? Ok, ce dernier aura signer la charte de bonne intention. Une sacrée garantie au regard de l'absence de risques encourus.

LES CONTREPARTIES
Pour l'immense majorité des magasins Relais, pas besoin de signer un accord pour bénéficier des contreparties des «12 dimanches du maire». L'accord est nécessaire pour les ZTI, ZT ou ZC pour ouvrir au-delà du 12ème dimanche. Trois mois, c'est déjà énorme dans nos vies personnelles et familiales. A travail identique, entre les volontaires et les non-volontaires, que devient «A travail égal, salaire égal»? Il est également étonnant de constater que soudainement, le coût du travail à la Fnac ne serait plus un problème. Quel est le prix à payer? Des années de modération salariale? Bosser le dimanche serait-il le seul moyen de gagner sa croûte?

ENGAGEMENTS EN TERME D'EMPLOI ET ORGANISATION DU TRAVAIL
Un des gros points faibles de cet accord. Avec une journée supplémentaire travaillée, le taux d'embauche devrait se situer au dessus de 15%, et non à 2,6% des CDI proratisables en fonction du dimanche ouverts. Ce taux d'embauche famélique va vite être englouti par le turn-over «dit» naturel. Sur les magasins déjà ouverts, c'est zéro embauche. En bref, l'application de cet accord entraînerait aucune création d'emploi sur Relais. Le nombre d'heures réquisitionnées pour ces ouvertures dominicales ne seront pas donc pas compensées. Imaginons 25 personnes sur 7 heures. Comment avec nos effectifs« peau de chagrin» se passer de 175 heures sur le reste de la semaine. La dégradation des conditions de travail est donc inéluctable sur Relais. L'accord occulte complètement les conditions de fonctionnement et d'organisation en ne traitant pas la gestion de ce transfert d'heures de la semaine vers le dimanche.Le projet d'accord prévoit deux RH accolés sans en déterminer la fixité. Sur 15 jours, avec des RH tournants, le salarié peut se retrouver à travailler 6 jours à 9 jours consécutivement. Comment seront traitées les demandes du non volontaire qui veut pour une fois son Samedi face aux vœux du volontaire sacrifiant un dimanche pour obtenir un vendredi accolé au samedi ?