8 avr. 2012

TRAVAIL DU DIMANCHE


La question du travail dominical représente toujours un enjeu syndical important pour notre fédération, car il concerne à la fois les conditions de travail et de rémunération des salariés, mais il touche aussi aux conditions de vie en société.

Ce thème fait l’objet de nombreux débats et prises de positions depuis de nombreuses années. C’est aussi le bras armé d’une idéologie qui consiste à vouloir tout dérèglementer et à tout "marchandiser".

Faut-il encore rappeler que le repos dominical est une ancienne et grande bataille ouvrière datant de la fin du 19ème siècle et concrétisée par la loi de 1906 accordant une journée de repos par semaine ?

A une époque où l’articulation entre la vie privée et la vie professionnelle fait débat, où la place entre la vie familiale et la vie professionnelle est de plus en plus déséquilibrée donnant lieu à une désarticulation profonde des liens familiaux, il est particulièrement irresponsable d’en aggraver la situation.

Il vaut mieux redonner du sens aux secteurs dont l’activité continue est utile à l’ensemble des citoyens : santé, sécurité, transports, etc. La généralisation des ouvertures des commerces le dimanche représente de plus un grave danger économique et social pour l’ensemble des petits commerces et de l’artisanat risquant de se retrouver broyé par la machine de la grande distribution. Ces secteurs participent activement à la vie et au développement de nos villes et campagnes. Les affaiblir ainsi, c’est aussi affaiblir le tissu social. Enfin, il faut ici dénoncer les pratiques de ces grandes enseignes qui, d’un côté, tentent de se donner une image d’entreprise socialement responsable mais, de l’autre, entretiennent leurs salariés dans la plus grande précarité financière au travers d’une stratégie de salaires bas et de temps de travail partiel.

A partir de là, la notion de volontariat réel est faussée car pour beaucoup de salariés, l’acceptation de travailler le dimanche, liée à une majoration salariale, peut représenter une opportunité de payer son loyer ou de simplement pouvoir manger à sa faim. Cela démontre que la première des batailles à mener dans le secteur du commerce reste celle des salaires décents après la question de l’emploi.

Cela montre enfin que nos gouvernements successifs doivent plus s’attacher à l’équilibre de la vie en société qu’à satisfaire les appétits financiers d’une caste de dirigeants et d’actionnaires de grandes entreprises