25 janv. 2016

La FNAC et le travail le Dimanche (en toute cohérence)

D'après un Tract Intersyndical FO-Cgt-Sud, le 23 Janvier 2016.
Après l’écume médiatique de ces derniers jours, un rappel des faits est nécessaire...
Le travail du dimanche et sa banalisation à des pans de plus en plus larges de la société est une régression sociale majeure. Chacun d’entre nous connait le décalage social et familial qu’il implique.


La précarisation galopante, le blocage et l’individualisation des salaires est le terreau nécessaire et voulu par la direction pour transformer une contrainte en « volontariat ». 
Les extensions exponentielles d’ouvertures dominicales et en soirée en seraient l’aboutissement ultime. La direction gardant la main sur le nombre de « volontaires » nécessaires, sur le nombre d’ouvertures ainsi que leurs horaires, rendant même les plus « volontaires » totalement soumis à son bon vouloir à elle. Et ne parlons pas de tous ceux qui seraient contraints de venir bosser le dimanche (ménage, démonstrateurs, sécurité, …) qui sont totalement exclus du projet d’accord.

Quant aux non-volontaires, prêts à assumer ce non-volontariat, contraire à la politique de l’entreprise avec les conséquences que cela pourraient avoir sur leur quotidien professionnel ou leur « carrière », ils assumeraient la charge de travail supplémentaire induite par ces extensions d’horaires non compensées par des embauches (à peine 2,6% d’embauche pour une extension d’amplitude de plus de 16% dans les zti ouvertes 52 dimanches/an). Alors que nos effectifs ont fondu, que la moyenne d’âge des salarié-e-s ne cesse de croître et que les indicateurs de santé au travail sont inquiétants, cet accord, s’il s’appliquait, aggraverait la détérioration de nos conditions de travail.

Le top management, qui nous a fait la grâce d’intervenir dans ces négociations en la personne de Frédérique Giavarini et d’Enrique Martinez, verrait sa rémunération variable indexée sur le cours de la bourse, déjà passée de 7,6 millions à 19, 6 entre 2014 et 2015 (LTI), sans doute augmenter grâce à ce bien connu effet d’annonce. Mais en termes de rentabilité économique, les enseignes de bricolage en attestent le chiffre d’affaire serait lissé sur la semaine. Ce qui au vu des coûts induits par l’ouverture dominicale et les attentes d’économies encore attendus afin de payer Darty, l’ardoise dûe à PPR et les fameuses LTI nous semble particulièrement dangereux pour nos salaires comme pour nos emplois.

Le lobbying patronal a déjà permis l’augmentation des dimanches dit « du maire » de 5 à 12.
Cela ne suffisait pas à notre Captain PDG. Il a table ouverte chez les politiques comme en témoigne l’amendement, « Bompard » du printemps sur les commerces « culturels », heureusement repoussé grâce à notre mobilisation, le zonage des fameuses ZTI parisiennes ou son rendez-vous chez la ministre du travail cette semaine. Il est également chez lui dans les rédactions des journalistes, toujours bienveillants avec les puissants et dédaigneux (ou agressifs) avec les salarié-e-s et leurs représentants. Mais des mensonges répétés à longueur d’articles ne deviennent pas vérité.

Au mépris des accords et lois, cette direction qui est incapable de garantir en temps et en heure notre dû (complément maladie, prime de transports, prime d’ancienneté, REC ...) et met en danger les plus fragilisés d’entre nous a trouvé 3 syndicats représentant 30% des voix exprimées pour signer un accord.

La banalisation du travail du dimanche est néfaste tant pour nos vies que pour nos salaires et nos emplois, c’est pourquoi, nous ne signerons pas cet accord et utiliserons les moyens dont nous disposons pour l’empêcher.