13 avr. 2011

EDITO JEAN CLAUDE MAILLY



UNE ABDICATION DU POLITIQUE EN MATIÈRE DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE


Le gouvernement veut modifier la Constitution en mettant en place ce qu’il appelle une «règle d’or» budgétaire visant à imposer l’équilibre du budget.

Un tel projet est inacceptable, tant sur le plan social qu’économique, démocratique et républicain.

Il faut en premier lieu souligner – et ce n’est pas un hasard – qu’il intervient en période de crise économique et d’explosion des déficits due à l’aide publique pour soutenir les erreurs des intervenants sur les marchés financiers. Cela signifie qu’il est déposé pour satisfaire les marchés et les agences de notation. Il est alors une réponse destinée à sanctuariser la limitation des dépenses publiques et sociales.

De ce point de vue, il est le prolongement de la contre-réforme des retraites et de la mise en place de la Révision générale des politiques publiques. En quelque sorte, il les grave dans le marbre. Rien qu’à ce titre, il est inacceptable.

En constitutionnalisant la rigueur ou l’austérité budgétaire, ce projet de loi constitutionnelle entérinerait le «sacrifice» des salariés au profit des rentiers et financiers, c’est un projet de loi en faveur des classes dirigeantes, autre motif d’opposition.

Qui plus est, il impliquerait – s’il était adopté – une abdication du politique en matière de politique économique. La démocratie, donc le choix du peuple, s’effacerait officiellement suivant les contingences du libéralisme économique.

Enfin, conformément aux définitions européennes en matière de dépenses publiques, il engloberait les organismes paritaires tels que les retraites complémentaires et l’assurance-chômage en encadrant budgétairement les négociations. Cela signifie qu’il serait attentatoire à la liberté de négociation.

Pour toutes ces raisons, les militants FO ne peuvent que s’y opposer fermement.

La liberté, l’indépendance, la république et la démocratie ne peuvent supporter d’être brimées.

Accepter cette logique, c’est accepter de renoncer aux revendications. Jamais nous ne l'accepterons !