19 juin 2013

Des coûts tordus



Depuis l’annonce de la suppression de 600 postes parue dans le Parisien du 17 Juin 2013, la direction s’échine à démentir l’existence des plans Phœnix (magasins parisiens) et Mars (289 disquaires).  Si l’entreprise conteste ces deux projets, elle ne se risque pas à prendre des engagements  et à donner des garanties sur l’absence de plan social futur. 
La stratégie « Fnac 2015 » peine décidément  à faire des émules. Déjà loin de convaincre les salariés et certains hauts dirigeants de l’ex groupe PPR, les analystes des marchés financiers semblent rejoindre tous ceux qui doutent de la «  robustesse » des fameux piliers « 2015 ». Annoncée en théorie entre 18€ et 27€, l’action Fnac devrait démarrer bien en dessous pour sa première cotation. Les vendeurs seront bien plus nombreux que les acheteurs. Sous le règne Pinault, la montée en puissance des dividendes s’est réalisée au détriment des investissements et des salariés.  Dans l’attente d’une revente depuis au moins 5 ans, la Fnac a laissé passer quelques wagons et aujourd’hui, notre VRP Alexandre Bompard s’escrime à vanter les charmes de la mariée…
Pour rendre la mariée plus belle, la réduction des coûts demeure le « pilier » le plus sollicité du « plan  Bompard ».  Avec un PSE sur les fonctions « support », la fermeture de Fnac Italie, la renégociation des loyers, la diminution des prestations sécurité et entretien, la politique de modération salariale, la future participation rachitique et autres mécaniques très bridées concernant votre rémunération, la chasse aux « coûts » est certainement la partie la plus concrète de notre quotidien Fnac. Quotidien « stratégique » beaucoup moins rutilant que les concepts architecturaux des premières présentations de « 2015 ». Dans le document AMF, on annonce à nouveau un plan d’économies de la même ampleur (85 M€ ? 80M€ ? Autre montant ?). Après plusieurs réunions d’instances, les élus attendent toujours de savoir quels types de mesures vont pouvoir permettre d’atteindre de telles réductions de coût ?  La marge de manœuvre n’existant plus ou presque, « l’effort » risque de peser essentiellement  sur les effectifs déjà très « peau de chagrin ».  Il serait bon que la direction exprime clairement son plan d’actions en matière de réduction des frais.  Les réponses accumulées depuis un mois sont particulièrement opaques. Et quand c’est (aussi) flou, y ‘a  un loup !
Parmi tous les démentis, il y a un plus timide que les autres : celui portant sur les disquaires.  Ces vendeurs éditoriaux ont retrouvé plus que jamais leurs lettres de noblesse en redevenant disquaires. Cette filière a été au centre des débats de la GPEC dont l’objet principal était un volet externe de départs volontaires spécialement dédié. Notre organisation syndicale ne pouvait pas valider un « PSE permanent ».   La direction a confirmé la poursuite de la diminution des surfaces, et par conséquent  la réduction des effectifs afférents. 
Avec cette introduction en bourse, la Fnac est à un tournant de son histoire. Plus que jamais, soyons solidaires et vigilants !